Qu’est-ce qu’une blessure méniscale? Quels mouvements d’escalade les mettent à risque? Cet article propose des réponses à ces questions.
Mieux connaître son anatomie et son sport permet de prévenir les blessures!
Localisation et rôle
Le ménisque est une structure de fibrocartilage située à l’intérieur du genou, nous en avons deux par genou, un interne et un externe. Il est attaché au tibia par deux cornes méniscales et à différents tendons et ligaments du genou.
Il a plusieurs rôles :
- Absorption des chocs;
- Absorption de la torsion;
- Il parfait la surface articulaire du plateau tibial afin d’offrir une meilleure stabilité au fémur;
- Ils protègent le cartilage du genou de l’arthrose.
Les blessures méniscales
Un ménisque peut être blessé de plusieurs manières:
- La fissure méniscale peut survenir lors d’un choc violent en flexion et rotation du genou.
- La désinsertion méniscale survient habituellement lors d’une entorse du genou (déchirure ligamentaire).
- Le syndrome de souris articulaire survient lorsqu’une partie du ménisque abimé est libre de se promener dans le genou.
- La dégénérescence est aussi une cause fréquente de lésion du genou.
Stress important à ces structures en escalade
Plusieurs activités induisent un stress au ménisque. Ces activités sont particulièrement présentes lorsque le grimpeur commence à utiliser des techniques de grimpe avancées. Ces quatre activités sont principalement associées aux blessures méniscales:
- Le «Knee bar»;
- Le «High Steps»;
- Le crochet du talon;
- Les chutes en bloc.
Le «Knee bar» se fait en flexion complète, met de la pression sur une zone du ménisque qui n’est habituellement pas stimulée ou utilisée. Il requiert une grande utilisation de force musculaire. Certains de ces muscles s’y attachent et y créent une tension accrue.
Le «High Step» demande au genou de passer de la flexion complète (peu effectuée dans nos mouvements quotidiens), souvent avec tout le poids du corps, vers l’extension. Si le ménisque n’est pas contraint régulièrement à bouger dans ces directions, ce mouvement lui sera difficile.
Le crochet du talon, quant à lui, demande de passer de l’extension à la flexion. La musculature des ischio-jambiers tirent sur le tibia et les ménisques (car ils s’y attachent) vers l’arrière pour produire la flexion. Le problème ici est qu’il doit glisser vers l’avant lors de la flexion du genou, il subit alors une tension vers deux directions opposées.
Les chutes en bloc sont les sources de blessure aux genoux les plus fréquentes. Une chute de 1.5 m peut aussi bien abîmer le ménisque qu’une chute de 5 m. Particulièrement si la chute se fait sur une surface instable, si elle est incontrôlée ou si elle se fait sans plier les genoux au moment de la réception. Les stress en rotation et en flexion soudaine du genou sont particulièrement à risque de blesser le ménisque. Remarquez d’une chute très dure sur le mur en premier de cordée peut également le blesser.
Réduire le risque de blessure à l’escalade
Les ménisques se nourrissent par la circulation sanguine. À l’âge adulte le centre de cette structure n’est malheureusement plus vascularisé, ce qui rend sa guérison très lente et difficile.
Bouger permet d’entretenir l’articulation du genou. En effet, mobiliser une articulation, dans ses amplitudes complètes, permet de sécréter de la synovie (lubrifiant nourrissant le cartillage articulaire) et d’entretenir la mobilité méniscale (qui glisse dans le genou lors de sa mobilisation). Certaines sources parlent même de renforcement méniscal par des stress de faible intensité mais fréquents.